A dix-neuf ans Hoàng Nam est assoiffé de connaissances. Introduit par son Maître, il étudie sous la férule d’autres experts remarquables tels que Phoa Yang du Taiji Quan ou Truong Thanh qui lui transmet le Vo-Co Truyen, le Vo traditionnel.
Mais c’est en 1945 qu’il va rencontrer la discipline qui le fera d’abord connaître en Europe, le Karaté. Car c’est la guerre dans son pays, et des officiers japonais occupent la maison familiale. Il les voit s’entraîner aux arts martiaux, les arts de la » guerre » : Karaté, Kendo, Aîkido, Iaîdo et le Bo-justu. Ceux-ci vont bientôt l’initier à ces disciplines, qui marquées par l’idéologie agressive de ces conquérants, ne recherchent que l’efficacité.
Ce contexte de temps de guerre laissera quelques traces dans le style Wutao. A la fin de la guerre, il participe aux premières compétitions d’arts martiaux remportant notamment en 1948 le Championnat Universitaire de Saigon d’arts martiaux traditionnels.
Malheureusement, un nouveau conflit éclate et ravage le Vietnam, bouleversant la société, déchirant les familles. Sur l’insistance des siens il quitte son pays et choisit la France comme terre de refuge.Il arrive à Paris en 1950, où seul le judo est connu. Il enseignera en 1953 pour un cercle d’intimes le Kungfu TiêuLâm sous la désignation de » Culture Physique Intégrale « .
Bientôt, il intègrera en 1957 le comité technique de » la fédération de Karaté et de Boxe Libre » ou il co-présidera avec un autre pionnier, Expert en Judo, Me Henry Plée.
La même année il ouvrira sa première école officielle, qui prendra place dans la toute 1ère génération du Karaté européen. A côté du Karaté, Me Hoang Nam dispense ses connaissances : Aîkido, Kendo, Iaîdo et Taiji Quan.
La demande étant tellement importante, il fait de nombreux stages dans toute la France mais aussi dans différents pays européens et en Afrique. En 1959, il retourne dans le sud-est asiatique, où il continue d’étudier afin de se perfectionner.
C’est en 1962 qu’il fonde son propre style, le Kungfu Wutao, synthèse des différents courants de boxes chinoises et vietnamiennes qu’il a étudié. Se soumettant à la coutume des Maîtres, il ne la divulgue qu’à ses élèves les plus avancés et les plus dignes.
En 1964, il est nommé conseiller technique de l’Union française de Karaté et membre de la commission nationale Judo (U.F.K.- F.F.J.D.A.). Pendant de nombreuses années il sera le seul représentant du Kung fu en France. En 1965 à Paris, il épouse Kim-Ly Ung rencontrée dans la capitale pendant qu’elle y étudiait. Elle s’entraîne avec lui et sera la première femme à obtenir sa ceinture noire Kung fu en France.